Les Goules - Les Animaux

Publié par Jon 16 avril 2011

C’est quoi?
C’est Les animaux, le troisième album des Goules, groupe rock effronté s’il n’en est un. Pour vraiment bien saisir l’essence de cette formation originaire de Québec, il faut aller lire, sur leur page Myspace, la réponse donnée à propos de leur influence: la maladie mentale. Est-ce qu’il faut vraiment ajouter quelque chose?

Les Goules
Les Animaux
2007 | Québec City, Canada
Rock fucké métallisé et /ou teinté de grunge / Indie


ProgArchives [---]



Page Myspace

Oui, je le veux (320 kbps)

Et, finalement, il faut ajouter quelque chose?

Eh bien oui, il le faut. Parce qu’il y a, chez Les Goules, toute la cohérence de l’incohérence, l’organisation de la folie. En fait, plus j’écoute l’album (avec des écouteurs, l’effet est encore plus saisissant) et plus j’ai l’impression que la musique est le produit de la partie la plus dérangée de mon cerveau. Comme si ma petite voix intérieure (celle de la raison) décidait d’abdiquer et de laisser toute la place à mon côté obscur. Ça fait du bien, des fois.

Mais ce n’est pas juste ça, quand même?
Mais non, il y a de la musique. Ce que je trouve de plus intéressant, dans ce cas-ci, c’est que les musiques ne viennent pas que supporter l’ensemble, elles viennent donner une couche de sens supplémentaire. L’échafaudage tient bien. Du rock tranchant et déjanté, simple et coupant. Pas de flafla, que de la distorsion, des rythmes syncopés et beaucoup de guitares. À la limite, si on ne sentait pas que tout se tient et s’inscrit dans une sorte de jeu, on pourrait même dire que l’aspect musical de l’album frôle le cliché. Mais ils savent où s’arrêter.

Et ça nous parle de quoi?
À vrai dire, je ne suis pas certain de tout comprendre. Ou de tout vouloir comprendre. La voix de Keith Couna, le chanteur, se promène allègrement entre le sous-sol et le plafond, dans le mixe final. Mais généralement, ce qu’on réussit à saisir est assez inquiétant. La pièce titre, par exemple, qui nous offre une litanie de prénoms, ou encore Ah la la, avec « Des cadavres en pièces/Et des cadavres en laisse/Dans des piles de cash ». On se rabattra alors sur le livret qui accompagne l’album pour se rendre compte que les textes sont aussi difficiles à lire qu’à comprendre, merci à la mise en page alambiquée! (Mais comme c’est en cohésion avec la musique, on ne dira pas que c’est un défaut…)

Il faut aussi souligner cette longue et déconstruite dernière pièce, 31 minutes de beauté pour Tobbé, chanson cachée construite à même des bouts d’enregistrement faits en studio ou sur scène. Ou encore Caché icitte, en hommage aux policiers.

C’est essoufflant?
Bizarrement, non. Même si on a cette impression nette que notre cerveau est en train de se détraquer, l’ensemble est tellement bien construit que cette sensation angoissante finit par nous faire sourire et hocher de la tête. Ça fait sortir le méchant, comme dirait l’autre, et c’est excellent quand on a envie de hurler!

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